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Or, comme la librairie de la rue des Écoles a été dans l’obligation de se fermer en décembre 1885, ses clichés mis à la fonte et ses marchandises vendues au vieux papier pour le pilon, il importait d’établir que ma conversion a, non pas suivi, mais bien au contraire précédé de huit mois cette liquidation.

Ma démission (27 avril) de membre de la libre-pensée et de rédacteur en chef de la République Anti-Cléricale, et mon refus d’écrire désormais le moindre volume contre la religion, porta un coup mortel à la maison d’édition dont il s’agit ; ma rétractation publique (23 juillet) l’acheva.

On a donc menti, en disant que c’est la ruine de la Librairie Anti-Cléricale qui m’a fait redevenir chrétien. Au 23 avril 1885, cette maison avait un très bel avenir commercial.

Quant à ceux qui, par contre, ont insinué « qu’en me convertissant je me retirais, après fortune faite », ils ont menti également.

La vérité est que j’ai quitté la rue des Écoles sans posséder autre chose que quelques livres de travail et mes vêtements, et que ma femme, victime d’une situation à laquelle elle était étrangère et dont elle s’irri-