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trouvais, lui aussi de passage, l’excellent Père Samuel, celui-là même qui, vingt ans auparavant, m’avait préparé à recevoir pour la première fois mon Créateur.

Le 18, mon retour au foyer conjugal était un fait accompli.

Quant à la librairie de la rue des Écoles, ma femme, par la force des choses, avait dû la quitter, malgré les espérances dont elle s’était un moment bercée.

Au commencement de l’année 1885, la situation de cette maison d’édition anti-cléricale était la suivante :

L’actif (matériel, marchandises, fonds en caisse et propriétés littéraires) s’élevait à 600,000 fr. Le passif (comptes des fournisseurs et dettes courantes) s’élevait à 75,000 fr. Le chiffre d’affaires variait entre 25,000 à 30,000 fr. par mois.

J’ai tenu à donner ces chiffres pour répondre à une calomnie républicaine. En effet, certains journalistes libres-penseurs, ne pouvant comprendre ma conversion et obligés de constater que je n’étais nullement fou, ont écrit, à l’époque de ma rétractation publique, que « j’étais retourné à l’Église parce que l’anti-cléricalisme ne me rapportait plus. »