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j’étais venu, au milieu des vociférations, du tumulte et de quelques menaces.

À la suite de mon expulsion, je reçus un certain nombre de lettres de ligueurs. Beaucoup disaient me plaindre. Trois ou quatre m’injuriaient. Une dame libre-penseuse, non-affiliée à la Ligue, mais s’étant toujours intéressée à ma lutte contre la religion, écrivait à ma femme pour lui indiquer un traitement à me faire suivre ; car, dans sa pensée, j’étais évidemment fou : elle mettait même sa campagne à ma disposition, afin que j’eusse un repos absolu.

D’autre part, je reçus une lettre de félicitations du secrétaire de l’Union Anti-Cléricale, groupe de la libre-pensée de Toulon. Il avait ouvert les yeux, lui, quelque temps avant moi.

C’était un homme très tolérant. Sa femme, ayant été dangereusement malade, avait demandé à recevoir les derniers sacrements, et, respectueux de cette volonté suprême, il avait fait venir un prêtre. La chère morte fut ensuite enterrée avec les cérémonies de l’Église.

Cette conduite si correcte lui valut d’amers reproches de la part des ligueurs toulonnais,