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écrit que c’est moi qui me-suis organisé une réclame !

Je n’ai fait aucune démarche auprès d’aucun journal du parti que j’avais combattu jusqu’à ce jour, et l’on écrit que tous les bureaux de rédaction d’organes catholiques m’ont fermé leurs portes !

On entasse mensonges sur mensonges.

Et j’ai cru, pendant dix-sept ans, que c’était dans le parti républicain que se trouvait la vérité ! Et j’avais sacrifié à ce parti toutes mes amitiés d’enfance ! Et j’en étais presque venu à oublier mon père, mon bien-aimé père, sur qui l’un de ces journaux bave aujourd’hui sa dérision !

Dans quel aveuglement impardonnable ai-je donc été ?

Aussi, cette abjuration solennelle, que je n’avais pas faite, de mes erreurs, je la fais.

Et cette démission pure et simple, que j’avais donnée, ne suffit plus à ma conscience. Je demande à la Ligue Anti-Cléricale mon exclusion. Car, il ne s’agit plus, à présent, d’un acheminement vers le repentir, selon votre expression, mais du repentir lui-même, sincère et absolu ; car, à l’écœurement que m’ont fait éprouver telles et telles iniquités, a succédé la honte de mes fautes ; car, si je pleure aujourd’hui, c’est non de colère et de dépit, mais sur le scandale que j’ai donné, que je regrette de tout mon cœur et que tous mes efforts tendront désormais à réparer.

Veuillez agréer, je vous prie, monsieur le rédacteur, mes salutations empressées.

Léo Taxil.
(Gabriel Jogand-Pagès.)


En présence de cette manifestation publique