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indifférence les fruits de la grâce que Dieu, le 23 avril, daigna m’accorder. »

Et, le 23 juillet, je me rendis dans les bureaux de l’Univers ; je demandai à parler à M. Auguste Roussel, avec qui j’avais été si souvent en polémique, et je lui remis la déclaration que voici :


Paris, le 23 juillet 1885.
Monsieur le rédacteur de l’Univers,

Le journal le Salut Public, de Lyon, ayant annoncé ma démission de membre de la Ligue Anti-Cléricale et y ayant ajouté un commentaire, — erroné sur quelques points de détail, mais empreint d’une grande bienveillance à mon égard et rempli en tout cas d’excellentes intentions, — un grand nombre de journaux républicains de Paris et de la province en ont tiré prétexte pour déverser sur moi, avec plus de violence que jamais, les outrages de leur répertoire habituel.

Amplifiant ce qu’ils ne prenaient même pas la peine de contrôler, inventant à plaisir, et interprétant ensuite injurieusement contre moi leurs propres inventions, ces journaux, depuis quinze jours, mentant à qui mieux mieux, me salissent de toute leur boue, l’un disant que, si j’ai donné ma démission, c’est une manière de trahir après fortune faite, l’autre donnant à entendre que je me suis vendu.

Ici, l’on me représente allant au Congrès anti-clérical de Rome en « sleeping-car » et me jetant aux pieds de tous les prêtres que je rencontre ; là, on raconte qu’à mon retour, passant à Marseille, je suis