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restés, j’estime que la détermination irrévocable que j’ai prise ne doit pas demeurer secrète.

Ayant, plus que personne, contribué à l’organisation du congrès anti-clérical qui va se tenir à Rome à la fin de ce mois, j’irai dans la capitale de l’Italie, mais simplement comme le serviteur des autres délégués, comme un employé qui fait son service et ne joue qu’un rôle absolument passif. Et sitôt le congrès fini, je reprendrai ma liberté, et, dégagé des faux scrupules qui m’ont lié les mains jusqu’à ce jour, je travaillerai, d’accord avec ma conscience, à confondre les misérables intrigants qui trompent, volent et corrompent le peuple sous le masque républicain.

Ce jour-là, sans doute, vous vous joindrez à mes ennemis. Je vous le pardonne d’avance, à raison de la sympathie cordiale que vous m’avez témoignée, quoique franc maçon.

Personnellement je serai toujours votre dévoué.


Léo Taxil.


À la suite de cette lettre qu’il publia avec la sienne dans le Démocrate du Loiret, M. François Bonnardot imprimait ces lignes :


C’est navrant ! Et pourtant que de choses vraies dans cette lettre !

Le devoir des libres-penseurs et des francs-maçons libres est de venger Léo Taxil, victime d’intrigues de certaines coteries républicaines qui semblent avoir pour mission d’entraver le progrès dans la République.

Léo Taxil n’a pas trente-deux ans et il s’est fait un