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fois dégagé de cette atmosphère de mal, je revis, plus lumineux que jamais, le phare qui m’avait éclairé dans la journée du 23 avril.

Ainsi, Dieu me voulait malgré moi-même.

J’avais, dès le premier instant, donné ma démission de rédacteur en chef de la République Anti-Cléricale.

Ma retraite de la Ligue provoqua quelques adresses de groupes. Plusieurs, pour me faire revenir sur ma détermination, m’élurent président d’honneur.

Je refusai cette distinction, cela va sans dire, et j’écrivis un dernier article qui aurait dû faire comprendre à mes lecteurs et amis la nature de mes résolutions.

Voici, entre autres choses, ce que j’écrivais, pour conclure, à la date du 16 mai (n° 316 du journal) :


…Je le déclare en toute franchise, je n’en veux nullement à ceux qui, pour faire œuvre d’adversaires à mon égard, ont ramassé dans la presse soit opportuniste, soit intransigeante, soit révolutionnaire, des mensonges qu’ils pouvaient croire être l’expression de la vérité. Je n’en veux qu’aux hommes de mauvaise foi qui ont inventé ces mensonges et qui les ont accrédités. Et encore, est-il bien exact de dire que je leur en veux ? Non, je ne ressens plus aucune haine, je n’ai qu’écœurement et dégoût.

Il devait venir, le moment de la lassitude ; il est