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des sympathies, auraient eu le droit, pensais-je, de dire que j’avais agi avec déloyauté.

Lorsque, à l’âge de quatorze ans, je vins à la libre-pensée, j’étais zélateur de la Petite Œuvre de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Or, on l’a vu, je tins à liquider d’abord cette situation.

De même, en 1885, je considérais comme loyal de ne faire ma rétractation publique de mes mauvais écrits que lorsque la Ligue Anti-Cléricale aurait pourvu à mon remplacement.

Je sais que beaucoup de personnes, tant parmi les catholiques que parmi les libres-penseurs, ne comprendront pas ces scrupules ; mais, dans un ouvrage comme celui-ci, je ne dois rien cacher des phases par lesquelles j’ai passé avant d’arriver à une complète conversion. Tant pis pour moi si je suis jugé sous un jour défavorable ! Du reste, ces aveux délicats et difficiles seront les meilleurs garants de ma sincérité.

Au surplus, je le reconnais, j’étais et je suis encore plus qu’imparfait. J’avais retrouvé la foi, ce qui fut pour moi, dès le premier instant, un bien inappréciable ; mais j’avais encore grandement besoin de m’affermir dans mes