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impression intérieure aussi douce. Je suis soulagé d’un poids qui m’écrasait.

Que Dieu est grand ! et que ses desseins sont vraiment impénétrables ! Je suis confondu d’éprouver un pareil bonheur, d’être l’objet d’une faveur dont je suis l’être au monde le plus indigne.

Je vous embrasse de tout mon cœur.


Gabriel Jogand-Pagès,
dit Léo Taxil,
35, rue des Écoles.
à Monsieur Mercier,
administrateur à l’Œuvre de l’Hospitalité de Nuit,
Asile de la rue Marengo,
à Marseille.


Quant à mon père, je n’osai pas lui faire connaître mon changement. La joie qu’il en devait ressentir eût pu lui porter un coup fatal ; telle était du moins ma crainte. Je pensai donc qu’il y avait nécessité à le préparer, et je me contentai de lui envoyer de mes nouvelles ; ce qui ne manqua pas de le surprendre agréablement, — il y avait si longtemps que je ne lui avais plus écrit !

Ce 24 avril donc, à huit heures du matin, je me rendis à une église. — Un jour, au retour d’un mariage civil, obligé de me garer de la pluie, j’étais entré dans une église de la rue Saint-Martin, et là un tableau représentant un sacrilège avait vivement attiré mon attention