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seur de troisième, l’abbé Carbonnel, déclara que le fait de n’avoir retenu d’un ouvrage de ce genre que les citations essentiellement maçonniques prouvait que j’avais de mauvaises tendances.

En résumé, le conseil du collège ne me considéra pas comme répréhensible ; mais, depuis ce jour, l’abbé Carbonnel eut l’œil sur moi.

Sentant cette surveillance, je me tins sur mes gardes et m’attachai à ne pas me compromettre. J’avais bien commencé l’année, au point de vue des succès classiques ; aussi, ambitieux de récompenses, je voulais ma part de couronnes à la distribution des prix, et j’avais à cœur d’éviter tout ce qui pouvait être de nature à occasionner mon expulsion de Saint-Louis.

Cependant, l’àme était atteinte. Je n’étais plus le même que les années précédentes. Je travaillais toujours avec ardeur, quand il s’agissait de grec, de latin, d’histoire ou de mathématiques ; mais je me désintéressais de plus en plus de l’instruction religieuse.

J’étais miné par une fièvre intérieure.

Aux jours de sortie, j’achetais à la dérobée les journaux libres-penseurs ; j’en faisais ma