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par contre, je demeurai indifférent aux appréciations et aux conclusions de l’auteur.

Je fis même des extraits du livre et les recopiai ; je me formai ainsi comme un manuel, que je plaçai dans mon pupitre. Je l’apprenais en cachette, pendant les études.

Lors des vacances de la Noël, mon père fut appelé au collège pour une communication grave ; le supérieur, qui était alors M. l’abbé Daime, recommandait à mon père de m’amener avec lui. Je ne savais ce que cela voulait dire.

Or, voici :

Un surveillant avait trouvé mon manuel maçonnique. Les directeurs du collège s’étaient émus.

Je comparus devant eux. On me demanda ce que cela signifiait. Je répondis que cet écrit se composait d’extraits du livre de Mgr de Ségur. Comme il était évident que je disais la vérité, les directeurs du collège furent un peu embarrassés : la conduite à tenir à mon égard en cette circonstance était difficile. Personne, du reste, ne pouvait soupçonner dans quel esprit j’avais recopié ces extraits ; car je n’avais fait aucune allusion aux confidences de mon ami R***. Seul, mon profes-