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des malheureux égarés de la classe ouvrière, la Franc-Maçonnerie italienne se dit que le concours des fanatiques violents pourrait être utilisé en d’autres occasions. On décida donc que des groupes militants seraient constitués sous le nom de Cercles Anti-Cléricaux ; ces groupes se composeraient surtout des libres-penseurs que la secte, à raison de leur position sociale inférieure, n’admet pas dans ses Loges, et quelques initiés, servant d’inspirateurs secrets, seraient glissés parmi eux.

Ce projet fut exécuté.

En quelques jours, dix cercles furent créés à Rome, et l’organisation s’étendit au reste de l’Italie.

Avisé par Garibaldi de la formation de ces groupes, sans que toutefois le caractère maçonnique des organisateurs me fût d’abord révélé, je résolus à mon tour de provoquer, en France, la création de sociétés militantes semblables.

Mon initiative fut approuvée par les chefs du parti anti-clérical italien, avec qui j’étais en correspondance. Je me mis à l’œuvre, à l’époque du Congrès parisien de la Libre-Pensée, dont j’ai parlé dans un des chapitres précédents.