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des bruits très fâcheux sur sa probité, les Français se réunirent et me déléguèrent, en compagnie d’un autre officier, pour prendre des informations à Paris.

Autant que mes souvenirs peuvent me servir, ce fut à M. Planat de la Faye, et, je crois, à Henri Martin, que nous nous adressâmes pour avoir les renseignements désirés. Ils furent mauvais, mais non catégoriques. On ne voulait, on ne pouvait communiquer aucun document précis.

L’affaire en resta là.

Par quels moyens Bordone a-t-il su se rendre indispensable au général Garibaldi ? C’est ce qu’il ne me convient pas de rechercher. Toujours est-il que, sourd aux avis de ses plus anciens et de ses plus dévoués amis, il soutient aux yeux du monde un homme complètement taré.

Peut-être pense-t-il qu’un agent connu de lui est plus utile que dangereux.

Quant aux services rendus par Bordone en échange de sa liberté, il serait trop long de les énumérer tous.

Je me bornerai à parler de la dernière campagne.

Ses services se résument en deux mots : il a isolé et compromis Garibaldi.

Isolé ! en empêchant le colonel Frappoli d’occuper le poste de chef d’état-major qui lui avait été assigné ; en dégoûtant et en décourageant nombre de républicains dévoués qui eussent volontiers servi sous les ordres de Garibaldi.

Compromis ! en donnant aux populations scan-