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sances, nous allions, les jours de sortie, multipliant nos efforts, recueillant sans cesse de nouvelles adhésions.

Rien ne pouvait faire prévoir qu’un jour je m’engagerais, déserteur de l’Église, dans l’armée de ses ennemis.

Pendant les vacances, mon père me conduisait quelquefois, le dimanche, soit au Cercle Religieux de Marseille, dont il était membre, soit à un patronage admirable, qui avait été fondé par l’abbé Allemand pour préserver de la corruption mondaine les jeunes employés de commerce. Je n’avais là que de bons exemples, je ne recevais de partout que de salutaires conseils.

Ce fut au cours de l’année scolaire 1867-1868 que je me perdis.

J’étais passé à la « division des grands ». Au nombre de mes condisciples, se trouvait le fils d’un capitaine marin, nommé R***, élève médiocre, mais camarade agréable. R*** et moi, nous nous liâmes d’amitié.

Le père de mon ami était franc-maçon. Bien entendu, en plaçant son fils à Saint-Louis, il n’avait pas fait connaître sa qualité au supérieur du collège. Il était, sans doute, un de ces républicains, assez nombreux, qui,