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le coin du plus obscur journal, s’enflamme en un clin d’œil par toute la France ; c’est comme une traînée de poudre qui prend feu.

Le jour où les journaux conservateurs se reproduiront avec le même ensemble et la même promptitude pour la défense des calomniés, les calomniateurs n’auront plus la partie si belle.

Quoi qu’il en soit, ayant pratiqué la théorie de Voltaire, je devais aujourd’hui avouer mes mensonges personnels, afin d’en atténuer l’effet, s’il en est temps encore.

Mais, après ces aveux, lorsque, dans la balance des responsabilités, le plateau de mes impostures est chargé si terriblement, que le public honnête me permette de jeter dans le plateau contraire une vérité à laquelle je fus toujours fidèle ; c’est la seule bonne action que j’aie le droit de revendiquer, au milieu de toutes mes défaillances.

Il est un ordre de saintes filles qui m’imposa toujours le respect. On peut relire mes affreuses brochures et mes mauvais journaux ; on n’y trouvera pas une seule attaque contre les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Pourquoi la vertu des Filles de la Charité m’obligea-t-elle à une secrète admiration ? Je l’ignore ;