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vis une lettre du prétendu camérier, laquelle fut publiée en guise de préface et contribua à mieux duper le public. Ce fut là, du reste, toute ma collaboration. On le voit, si je ne suis pas l’auteur du roman, c’est bien moi qui dois en assumer la plus grande responsabilité, devant l’opinion publique si indignement trompée. Je n’ai aucune excuse : l’idée-mère est mienne, toute la boue des anecdotes menteuses, que l’auteur délaya en inventant à son tour des personnages et des aventures, a été ramassée et fournie par moi.

J’étais parvenu à mes fins. Le scandale du feuilleton attira l’attention sur le journal. Je soutenais sa vogue, avec mes autres collaborateurs, en publiant mille articles, tous remarquables par leur extrême violence. Un service télégraphique de premier ordre avait été organisé, d’autre part ; le Midi Républicain prit rapidement place au milieu des journaux les mieux informés de la province. Au bout de quinze jours, son débit quotidien était de vingt-six à vingt-sept mille exemplaires.

L’apparition de cette feuille avait été saluée par deux des chefs de la démocratie française.

Victor Hugo avait écrit ceci à la rédaction :