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vés par tous mes amis. Dans le monde que je fréquentais, on trouvait même que j’étais bien naïf de n’avoir pas usé plus tôt de ces subterfuges. Diffamer des religieux, jeter la boue à pleines mains sur la mémoire d’un pape, c’était charmant ; mais pour être parfait, il eût fallu prodiguer les outrages après s’être assuré une complète impunité.

Pendant cette période, il me fut donné, à plusieurs reprises, de constater qu’à Paris comme en province la fraternité républicaine est un affreux mensonge.

Le succès obtenu par mes publications me valait pas mal d’envieux. La plupart de nos écrivassiers de la presse radicale, surtout, voyaient de mauvais œil ce jeune méridional qui, sans appui, était rapidement arrivé à se faire lire du public. Les basses jalousies de la bohème littéraire couvaient depuis mon acquittement en Cour d’assises ; elles éclatèrent à l’occasion d’un procès, purement civil, que j’ai raconté tout au long dans mon premier chapitre des Frères Trois-Points.

Je veux parler de l’affaire Roussel, de Méry.

Une similitude absolue de noms avait fait croire aux journalistes libres-penseurs qu’un des principaux rédacteurs de l’Univers était