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Ayant commis par vanité cette substitution de personne, je considère aujourd’hui comme un devoir et un honneur de m’humilier en rétablissant la vérité du fait.

Mgr Guibert est mort sans avoir jamais daigné protester contre ma mauvaise foi de libre-penseur ; c’est une raison de plus pour que, redevenu chrétien, je fasse amende honorable à la vénérée mémoire du défunt cardinal-archevêque de Paris.

La détestable brochure qui m’avait conduit pour la seconde fois en Cour d’assises, fut suivie bientôt de plusieurs autres, ayant toutes des titres violents.

Seulement, avec le genre de littérature que j’avais adopté, il m’était tout à fait impossible de songer à avoir un éditeur. La vente de mes publications se trouvait exclusivement entre les mains de mes imprimeurs et de quelques vendeurs en gros.

Ce fut alors que ma femme, qui s’était laissé gagner à mes idées de la façon la plus complète, conçut le projet, qu’elle réalisa, de s’établir l’éditeur et le principal vendeur de mes œuvres. Dans les premiers jours de juin 1880, elle fit donc au ministère de l’intérieur la déclaration, exigée alors par la loi,