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droit d’exprimer ses opinions, même en tournant en dérision les idées de ses adversaires, et alors je suis innocent, vous devez m’acquitter ; ou bien il est juste qu’une manière de penser soit placée au-dessus de toutes les autres, chacun doit s’incliner devant elle et la respecter, et alors, comme j’ai outragé les croyances religieuses des catholiques, en attaquant violemment le culte, je suis un grand coupable, je ne mérite aucune pitié, rien ne saurait pallier mon crime, et du reste, ne regrettant pas une ligne, pas un mot de mes articles, je refuse les circonstances atténuantes.

Enfin, s’il me faut en croire ce que me raconta ensuite un juré, voici une considération qui motiva mon acquittement :

J’avais, dans mon allocution au jury, prononcé des paroles très vives : je m’étais montré anti-clérical forcené. Le président et les membres de la Cour, à plusieurs reprises, n’avaient pas su maîtriser leur indignation.

Or, une fois dans la salle des délibérations, les jurés s’étaient dits :

— Il est certain que les articles de ce jeune homme sont blâmables et punissables ; mais nous avons affaire à un exalté, et il faudrait