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adversaires des vases remplis de petits serpents : mes matelots, ce sont mes rares vertus ; les petits serpents, ce sont mes prières. Elles enlaceront mes défauts et les réduiront à l’impuissance, pendant que, seul à seul, déployant toutes mes forces contre mon vice dominant, je le terrasserai dans un combat suprême. Eumènes tué, je ferai jeter à la mer ses soldats désarmés et paralysés, et, avec les dépouilles des ennemis et le prix de leurs vaisseaux, j’élèverai un temple au Dieu vivant. Mes matelots me resteront attachés ; d’autres soldats viendront se joindre à eux, attirés par le prestige de ma victoire, et alors, glorieux et triomphant, je pourrai recevoir le Roi des rois dans un cœur digne de lui.

Telles étaient mes dispositions aux approches du grand jour.

Les larmes me viennent en relisant les lettres que j’écrivais à cette époque ; lettres que mes divers parents, les ayant précieusement gardées, ont bien voulu remettre sous mes yeux.

L’année dernière, quelque temps après ma conversion, c’est-à-dire en novembre 1885, j’allai à Lyon rendre visite à ma chère marraine. Je profitai de ce voyage pour passer à