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raître au moment où, en désaccord avec les propriétaires du Frondeur, je quittai ce journal.

Les imprimeurs de l’almanach m’offrirent alors leur concours. La plupart de mes collaborateurs me suivirent, et ainsi furent fondés : l’Anti-Clérical, journal d’un genre spécial et entièrement nouveau ; et l’Avant-Garde, rédigé comme l’était le Frondeur.

Je ne m’étais pas trompé dans mes prévisions. L’Anti-Clérical fut, dès le début, très recherché par la masse populaire, si friande de scandales.

Au bout de dix mois, le journal, d’hebdomadaire qu’il était dans le principe, fut rendu bi-hebdomadaire, et, mes collaborateurs et moi, nous supprimâmes l’Avant-Garde pour nous consacrer entièrement à la feuille qui obtenait le plus les faveurs du public républicain. L’Anti-Clérical tira jusqu’à 60,000 exemplaires.

Quant à la brochure À bas la calotte, son tirage dépassa 130,000.

Je cite ces chiffres, dont aujourd’hui je suis honteux, afin que mes lecteurs connaissent bien l’étendue des ravages que mes impiétés ont accomplis, afin qu’ils aient toujours le