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écrivains proscrits. M. Dufaure, dans un but de conciliation, désirait voir la Chambre ne pas faire échec au Sénat : en nous ouvrant, dès le premier vote, les portes de la patrie, il forçait la main aux députés ; ceux-ci ne pouvaient plus dès lors, sans se rendre odieux, restreindre l’amnistie aux condamnés du 16 mai et obliger ainsi des républicains à reprendre le chemin de l’exil.

De retour en France (27 février 1878), je me rendis immédiatement à Montpellier où s’imprimait mon journal le Frondeur, qui, après avoir disparu sous le ministère Broglie-Fourtou, avait recommencé sa publication avec le cabinet Dufaure.

L’amnistie ne levait pas les condamnations prononcées dans des jugements rendus sur la plainte de particuliers ; j’en avais quelques-unes de cette espèce.

M. Mercier, dont j’ai parlé plus haut, à propos de mon premier duel, eut la bonté de plaider pour moi auprès des personnes que mes feuilles avaient autrefois attaquées et de solliciter leur indulgence pour un coupable déjà bien puni. Avec beaucoup de bonté, ces diverses personnes, appartenant toutes au monde catholique, signèrent leur désistement.