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Les élections du 14 octobre donnèrent la victoire en France à mon parti, et je n’aspirai plus dès lors qu’à revoir la patrie tant aimée.

Une fausse manœuvre de la nouvelle Chambre m’ouvrit les portes du pays.

Sous le ministère de MM. de Broglie et de Fourtou, nombre de journaux républicains avaient eu maille à partir avec les tribunaux. La Chambre, afin de signaler son triomphe, vota l’amnistie en faveur de tous les condamnés pour délits de presse « commis du 16 mai au 14 octobre 1877 ». C’était dire que, pendant cette période, les tribunaux avaient rendu des sentences injustes. Le Sénat accepta l’amnistie, mais en supprimant les dates qui avaient été mises à dessein dans le projet de loi. En d’autres termes, la Chambre Haute consentait à passer l’éponge sur tous les délits de presse ; mais elle ne voulait pas qu’il fût question de condamnations prononcées pendant une période quelconque.

La loi d’amnistie, ainsi amendée, profitait aux journalistes proscrits qui, comme moi, avaient été condamnés antérieurement au 16 mai. Nous n’étions que six dans ce cas. Il restait à savoir si, pour rendre service à six républicains et ne pas se mettre en conflit avec le