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lant mettre un terme à ces attaques d’une violence inouïe, m’assigna, et, avec moi, le gérant. On avait alors dépassé toute limite. Une poésie, en vers provençaux, avait été publiée et contenait, à l’adresse du vénérable prêtre, un de ces mots plus que grossiers dont le dialecte de la Cannebière est si riche. La poésie n’était pas de moi ; mais elle venait à la suite d’une série de mes articles, série qui durait depuis près d’un an. La malpropre poésie détermina la poursuite, et l’ensemble des articles, ceux des autres rédacteurs comme les miens, fut visé par la plainte. Toutes ces attaques, du reste, se valaient.

En première instance, nous bénéficiâmes de l’obscurité d’un article du code, relatif à la répression des délits de diffamation, et le tribunal ne voulut ni acquitter ni condamner le journal.

La question de droit, en litige, vint jusqu’en Cassation ; le tribunal suprême donna gain de cause à notre adversaire.

Finalement, l’arrêt de la Cour d’Aix, qui avait jugé au fond, fut déclaré valable, et le journal eut à payer à M. l’abbé Magnan deux mille francs à titre de dommages-intérêts.

Mon ancien supérieur toucha, je crois, seize