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nombreuse. Ainsi fut fondée la Jeune République, qui vécut un an : elle subit d’abord une suspension de trois mois, puis une interdiction complète de vente sur la voie publique.

Les années 1874 et 1875 furent consacrées à la rédaction du Furet, petite feuille dans l’esprit de la Marotte.

Le procès le plus important que j’eus fut celui où je dus comparaître en cour d’assises.

Le jury, à raison de ma jeunesse, m’acquitta. Mon avocat était Me  Maglione, qui, depuis, fut maire de Marseille.

Un autre procès, à moi intenté en 1873 par un prêtre diffamé, eut, dans le Midi, un certain retentissement.

Le plaignant n’était autre que l’ancien supérieur du Collège de Saint-Louis, M. l’abbé Magnan.

La Marotte et la Jeune République s’étaient fait une règle de déverser constamment l’outrage et le ridicule sur tous les écrivains catholiques. Or, M. l’abbé Magnan, qui collaborait à un journal conservateur de la ville, le Citoyen, servait, plus que tout autre, de cible à nos plaisanteries, souvent d’un goût douteux.

Un jour, M. l’abbé Magnan, lassé, et vou-