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Le collège avait alors à inaugurer sa nouvelle et grande chapelle. Pour que la cérémonie fût plus imposante, on avait réservé les enfants de la précédente année, et nous étions ainsi une soixantaine qui nous préparions à ce grand acte de la vie chrétienne.

Selon l’usage, on nous avait séparés des autres élèves. Nous suivions les classes, comme à l’ordinaire ; mais nous passions le temps des études et des récréations dans un petit château attenant au collège, nommé le château de la Barmandière ; nous y avions aussi notre réfectoire et notre dortoir.

Le directeur de la retraite des communiants était le Père Samuel, religieux d’un très grand mérite et d’une piété très ardente, en un mot, un de ces hommes qui ne sont pas de ce siècle.

J’ai le devoir de rendre à ce saint prêtre un hommage tout particulier. C’est à lui que je dois d’avoir été on ne peut mieux préparé.

J’étais dans des dispositions excellentes. J’attendais, en proie à un ravissement de toutes les heures, le beau jour où il allait m’être permis de recevoir mon Créateur et mon Dieu.

Ma pensée tout entière se concentrait dans