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tenait dans un café-concert qui avait fait faillite ; le second, dans une salle de bal.

À l’Alhambra, comme à l’Eldorado, la société était choisie ; entrait qui voulait.

Là, chaque soir, on fusillait un général, en effigie.

Le président de la séance donnait lecture des dépêches reçues dans la journée.

— Citoyens, voici ce qui se passe dans les Vosges : le général Cambriels vient de résigner son commandement entre les mains du général Michel.

Voix nombreuses :

— Cambriels est un traître !… À mort ! À mort !…

Le président agitait sa sonnette :

— Que ceux qui sont d’avis que le général Cambriels doit être fusillé veuillent bien lever la main.

Toutes les mains se levaient.

Ce n’était pas plus compliqué que cela.

Deux jours après, on fusillait le général Michel, parce qu’il n’avait pas passé par les armes le général Cambriels.

Un soir, cependant, on ne fusilla personne.

Je ne sais plus quel mauvais plaisant monta à la tribune et dit :