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Gambetta, en signant sa nomination, lui avait doré la pilule.

Ah ! bien oui ! il allait, le malheureux, connaître, par une prompte expérience, le revers de sa médaille de préfet.

Le soir de son arrivée, il réunit son personnel autour de lui ; il avait préparé un discours patriotique, joliment bien tourné, qui devait lui rallier tous les dissidents. Il fait un signe ; on se tait. Il ouvre la bouche, il commence sa harangue… Pan ! une détonation retentit… Qu’est-ce que c’est donc ?… Vient-on de tirer un pétard en l’honneur du nouvel administrateur ?… Non, ce n’est point cela… Gent porte la main à la hauteur de sa ceinture, l’appuie contre le gousset de son gilet, et s’écrie :

— On m’assassine !… Je suis mort !…

C’est un vrai coup de théâtre. Chacun se précipite vers le préfet n° 3. On le transporte dans la coulisse… pardon, dans le cabinet voisin. Un conseiller d’arrondissement, qui est vétérinaire, dit :

— Cela me regarde.

Alphonse Gent se déshabille. Il n’avait rien du tout.

Cependant, un coup de pistolet avait été