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qu’elle ne sera pas tenable et déguerpit sans tambour ni trompette ; comme fiche de consolation, on lui donna la préfecture des Alpes-Maritimes qui était plus facile à occuper.

Gambetta, lui, tenait à avoir le dernier mot dans cette affaire. Il décide Alphonse Gent à se substituer à Esquiros, au nom du gouvernement de Tours. Il s’agissait, pour Gent, de prendre la place, non d’un préfet, mais de deux ; car j’ai oublié de vous dire que nous possédions à la fois à Marseille deux chefs du département, l’un, Esquiros, avec le titre d’administrateur des Bouches-du-Rhône, l’autre, Delpech, avec le titre de préfet. Je ne parle pas de Maurice Rouvier, à qui le gouvernement de Tours avait aussi offert la même préfecture, entre le refus de Marc Dufraisse et l’acceptation d’Alphonse Gent ; Rouvier, malin, ayant constaté, en qualité de secrétaire général, que l’administration des Bouches-du-Rhône offrait plus d’épines que de roses, avait répondu : « Merci, offrez la place à un autre. »

La nomination de Gent fut accueillie par des cris de colère de la part des partisans d’Esquiros et de Delpech. J’étais au nombre