domicile du citoyen maire de la présente commune !
Les habitants obéissent.
Voilà donc le magistrat de village comparaissant devant Gavard. L’infortuné maire était un brave homme de cultivateur, très simple, occupé, à ce moment, à tailler les arbustes de son jardin.
— C’est pas tout ça ! fait le capitaine de la Civique, sans autre préambule ; citoyen maire, l’opinion nationale t’accuse de conspirer avec les Prussiens pour empêcher la guerre.
— Mais, monsieur…
— Il n’y a pas de monsieur ici ; il n’y a que des citoyens, entends-tu, suppôt de l’Empire ?… Et le citoyen qui te fait l’honneur de te causer a en outre celui d’être ton capitaine… Appelle moi donc : citoyen, mon capitaine !
— Citoyen, mon capitaine, je ne comprends pas ce que signifie cette accusation, je suis un homme des champs, qui…
— Tu n’as pas besoin de comprendre, suppôt de l’Empire !… Je te confirme que tu es accusé, par devant le tribunal de la justice populaire, que je représente ci-inclus en ma personne, d’avoir, à la date du plébiscite, outragé le sentiment national, en faisant voter