téralement entassés. On n’avait pas attendu le 4 septembre pour donner sa signature sur l’autel de la patrie.
Quant à l’exubérance de sentiments qui chez nous est si naturelle, elle était bien faite, je l’avoue, pour nous signaler, après la guerre, aux plaisanteries de la presse ; n’importe, les méridionaux, comme les autres, firent leur devoir.
Après cette digression, je me sens plus à l’aise pour rire un brin des côtés comiques du patriotisme marseillais. On me pardonnera d’autant plus mon ironie que je suis un des premiers à qui elle s’adresse.
Examinant les évènements à seize ans de distance, que pourrai-je, en effet, trouver de plus grotesque que notre Garde Civique, dont les exploits mériteraient d’être célébrés dans des images d’Épinal ?
Les gardes civiques étaient les prétoriens de la Préfecture. On les jugera par cette anecdote, rigoureusement authentique.
Le commandant de la garde était un courtier de commerce, nommé Matheron ; le capitaine, un teinturier nommé Gavard.
Un jour, en faisant une partie de dominos, le courtier dit à l’artiste en teinture :