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Avec leur aide, je pus gagner une caserne. Je rejoignis ma compagnie, et je dormis, cette nuit-là, d’un sommeil de plomb. En quatre jours, nous avions fait 145 kilomètres, et cela par les plus mauvais chemins.

Le lendemain, 11 septembre, on nous donna l’ordre de nous rendre de Philippeville à Stora. Vu mon état de fatigue, je fus autorisé à faire ce trajet sur une prolonge. On s’embarqua sur le transport le Jura. Le 14, nous étions en rade de Toulon. Le 15, nous arrivions à Montpellier, ville qui venait d’être désignée pour servir de dépôt au 3e zouaves, pendant la guerre.

Là, on devait nous répartir en nouvelles compagnies, attendu que nous étions beaucoup trop nombreux. Ainsi, vu la surabondance des engagements, notre compagnie, la 7e du 1er  bataillon, se composait d’environ 600 hommes. Il y avait nécessité à mettre fin à un tel état de choses, avant de nous envoyer au feu.

Mais il était écrit que je ne devais pas aller sur le théâtre de la guerre. Depuis mon départ de Marseille, ma mère avait pris ses renseignements ; elle avait su qu’un engagement ne pouvait être contracté avant dix-huit