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qu’ils méditaient un caractère plus outrageant encore, ils suscitèrent contre notre Respectable Maître trois misérables, déjà initiés aux premiers secrets de l’art. Ils persuadèrent à ces ouvriers animés de pensées ambitieuses, qu’ils étaient trop instruits pour demeurer dans les rangs inférieurs. Dès lors, l’obéissance, si nécessaire dans toutes les sociétés, fut pour ces hommes corrompus un joug insupportable. Ils ne virent plus qu’avec envie ceux que leurs talents et leurs vertus avaient mis au-dessus d’eux, et qui étaient admis dans la Chambre du Milieu. Ils résolurent de pénétrer dans ce lieu sacré et de s’y introduire de gré ou de force. Comme ils ne pouvaient atteindre ce but sans avoir en leur possession le mot sacré des Maîtres, ils se concertèrent sur les moyens de l’arracher à notre père Hiram… D’un commun accord, ils résolurent d’intimider Hiram, afin de surprendre par la crainte ce mot qu’ils n’espéraient pas obtenir de sa libre volonté. Ils étaient décides à lui donner la mort, afin de se soustraire à la juste punition que devait attirer sur leur tête une si criminelle audace. N’espérant aucun pardon, ils tenaient à dérober à tout prix les indices accusateurs qui pouvaient les désigner aux autres ouvriers comme les meurtriers du Maître… Vaine illusion ! les outils employés par eux pour la perpétration de leur crime devaient révéler la classe d’ouvriers à laquelle ils appartenaient… Après avoir pris dans le silence et dans l’ombre toutes les dispositions qui devaient, d’après leurs calculs, faire réussir leur détestable entreprise, ils attendirent l’instant où, à la chute du jour, les ouvriers, ayant rempli leur tâche, quittaient l’atelier pour aller se livrer au repos, parce que alors le Maître, qui demeurait toujours le dernier, se trouverait seul et par conséquent sans défense… Le Temple avait trois portes : l’une à l’Est, qui communiquait à