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pagnon : une grande calamité a frappé la Franc-Maçonnerie, et c’est à ses propres enfants qu’elle attribue les malheurs qui l’accablent ; ce sont ceux qu’elle a comblés de ses bienfaits qui l’ont indignement trahie !… Seriez-vous du nombre de ces ingrats ? Vous êtes-vous toujours bien pénétré des devoirs qu’elle vous a imposés depuis votre initiation, et les avez-vous fidèlement remplis ?… Soyez sincère !… La vérité, qui toujours se découvre, peut arriver jusqu’à nous, et, si vous nous aviez menti, nous aurions alors à punir deux crimes à la fois… Prenez donc garde à vos paroles… Croyez-vous avoir rempli tous vous devoirs comme Maçon et comme membre de la Société ?

Réponse du récipiendaire, qui a toujours le dos tourné à son interrogateur.

Le Très Respectable. — Quel est votre but en voulant passer Maître ?

Le récipiendaire répond, d’ordinaire, que c’est le désir de s’instruire et de se perfectionner dans la Maçonnerie.

Le Très Respectable, — N’est-ce pas plutôt le désir de connaître ce qui se passe parmi nous ?… L’odieuse trahison dont nous sommes victimes, me rend soupçonneux ; peut-être êtes-vous un des scélérats sur qui doit s’exercer notre vengeance !…

Mouvement dans l’assemblée.

Le Très Respectable. — Ah ! mes Vénérables Frères, veuille le Grand Architecte que le pressentiment qui m’agite ne soit point fondé !… Frère Inspecteur, visitez les mains de ce Compagnon ; enlevez-lui son tablier, peut-être n’est-il plus digne de le porter…

Le 2e Surveillant s’approche du récipiendaire, lui prend les mains et les examine avec soin ; il lui arrache ensuite son tablier, que l’on fait passer au Très Respectable.