Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la puissance du progrès de la civilisation sur les sociétés. Ou m’avait donné une règle et une pince pour me faire comprendre l’influence des arts sur l’état des sociétés.

D. Que vous enseigna-t-on dans le quatrième voyage ? — R. On m’apprit à me servir de la sphère, produit de l’étude et des connaissances de nos ancêtres ; on me nomma les sages les plus célèbres de l’antiquité, voulant ainsi me faire comprendre l’influence salutaire de l’exemple sur les hommes et pour m’exciter moi-même à exercer une influence utile, par mon exemple, sur mes Frères Apprentis.

D. Comment fîtes-vous le cinquième voyage ? — R. Je le fis les mains libres ; rien de nouveau ne me fut montré, parce qu’ayant terminé le cours de mes études, il ne me restait plus qu’à en déduire les conséquences propres à m’éclairer ; on me fit glorifier le travail, afin que je pusse à mon tour travailler et me mettre en état d’instruire mes semblables moins avancés que moi.

D. Ces voyages ne symbolisent-ils pas autre chose ? — R. Je le crois, parce qu’ils me paraissent figurer les divers âges de l’homme ou de la société : dans la jeunesse, on s’instruit ; dans l’âge viril, on fait l’application des connaissances que l’on a acquises ; dans la maturité, on fait part aux autres des fruits de sa propre expérience.

D. Ne peut-on pas envisager ces voyages emblématiques sous un autre rapport ? — R. Les travaux du second degré sont aussi une allégorie de la marche des saisons depuis l’équinoxe du printemps jusqu’à celui d’automne, dans notre hémisphère.

D. Comment cela ? — R. Les trois premiers voyages me paraissent figurer les opérations de la nature pendant le printemps, qui sont le développement des germes, l’épanouissement des fleurs et la formation des fruits ; le quatrième figure la maturité et le temps des récoltes ; enfin, le cinquième voyage désigne le repos qui succède à tous ces travaux ; alors il ne reste plus à l’homme qu’à jouir en paix du prix des labeurs de son enfance et de sa jeunesse.

D. Après ces voyages, qu’exigea-t-on de vous ? — R. On me fit prêter le serment de ne jamais révéler les mystères du second degré ; après quoi, je fus admis parmi les Compagnons.

D. Comment se reconnaissent les Compagnons Maçons ? — R. À des signes, des paroles et un attouchement.