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« Entre Maçons, dit le F∴ Bouilly, la puissance des liens fraternels est si forte, qu’elle s’exerce même entre ceux que les intérêts de la patrie ont divisés. » Puis, s’adressant aux Maçons qui, en temps de guerre, sont sous les drapeaux, il ajoute ces paroles qui se passent de commentaire : « Ne distinguez ni la nation ni les uniformes ; ne voyez que les Frères, et songez à vos serments. » (Le Globe, journal maçonnique, tome IV, page 4.)

Le F∴ Bouilly, qui a écrit cela, n’était pas le premier venu ; il était Grand-Maître Adjoint, au Grand-Orient de France.

À une fête solsticiale, célébrée par le Grand-Orient de France, le F∴ Lefebvre, Orateur du Grand Collège des Rites, prononça un discours dont voici un extrait :

« On objecte que toutes les industries étant, comme les religions, libres et tolérées, les associations secrètes sont devenues inutiles… (Suit un exposé des avantages que présente, dans les relations commerciales et industrielles, une affiliation que le vulgaire ignore)… Mais la Maçonnerie fait bien plus, elle agit dans un cercle plus grand : ce ne sont pas seulement des hommes de telles et telles professions qu’elle unit secrètement, ce sont tous les hommes entre eux, sans distinction d’état, d’âge, ni de fortune. On a même vu, sur des champs de bataille, des combattants, sur le point de s’égorger, se faire un signe, s’arrêter… Car les lois inexorables de la guerre ont elles-mêmes fléchi sous la puissance maçonnique ; et c’est peut-être la preuve la plus palpable de son immense pouvoir. Oui, la guerre détruit les villes, les États ; c’est la destruction générale : et voilà, ce que ni les rois, ni les citadelles, ni les grands capitaines ne peuvent faire pour arrêter ses ravages, un seul signe, un seul emblème les suspend, un seul