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§ III

Tripotages politiques de la Maçonnerie.

Si la Maçonnerie trahit, en temps de guerre civile, le peuple qu’elle a égaré, elle le berne et l’exploite, quand la politique traverse une période calme.

Examinez un à un tous les députés républicains d’une Chambre quelconque ; vous en découvrirez à peine deux ou trois, sur cent, qui se trouveront ne pas être Francs-Maçons.

Comment la secte arrive-t-elle à un tel résultat ?

En trichant sans vergogne le naïf suffrage universel.

Le procédé est encore ignoble, mais il n’est pas compliqué.

En temps de République, le pouvoir étant occupé par la Maçonnerie, les Loges connaissent toujours à l’avance l’époque des élections, lorsque la fixation du jour du vote doit être une surprise pour le public profane ; et l’on a pu remarquer qu’au sujet des scrutins, la République procède toujours par surprise. Mais la date électorale serait-elle immuable, l’organisation maçonnique est toujours en plein fonctionnement.

Donc, quelque temps avant l’ouverture de la période électorale, on se prépare à l’action dans les Ateliers de la Confrérie Trois-Points.

Alors, liberté complète pour les diverses fractions républicaines. Les modérés se réunissent d’un côté, les radicaux de l’autre, mais toujours entre Maçons. Dans les grandes villes, on effectue ce que l’on appelle un « pointage ». Les Loges se communiquant la liste de leurs membres, on s’assemble secrètement par groupes de Frères de tel ou tel quartier, et l’on arrête les noms des militants qui devront être appuyés au