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réfuté par l’un de tes saints, lorsqu’il défend au vase de dire au potier : « Pourquoi m’as-tu fabriqué ainsi ? » Nous ne te reprochons point d’avoir fait de l’homme une créature inharmonique, un incohérent assemblage ; l’homme ne pouvait exister qu’à cette condition. Nous nous contentons de te crier : Pourquoi nous trompes-tu ? Pourquoi, par ton silence, as-tu déchaîné en nous l’égoïsme ? Pourquoi nous as-tu soumis à la torture du doute universel, par l’illusion amère des idées antagonistes que tu as mises en notre entendement ? Doute de la vérité, doute de la justice, doute de notre conscience et de notre liberté, doute de toi-même, ô dieu, et comme conséquence de ce doute, nécessité de la guerre contre toi !… Voilà, ô Adonaï, ce que tu as fait pour notre bonheur et pour ta gloire ; voilà quels furent, dès le principe, ta volonté et ton gouvernement ; voilà le pain, pétri de sang et de larmes, dont tu nous as nourris. Les fautes dont les ineptes te demandent la remise, c’est toi qui les leur fais commettre ; les pièges dont ils te conjurent de les délivrer, c’est toi qui les as tendus sons leurs pas ; et le maudit qui nous assiège, le vrai Satan, c’est toi !… Tu triomphais, et personne n’osait te contredire, quand, après avoir tourmenté en son corps et en son âme le juste Job, figure de notre humanité, tu insultais à sa piété candide, à son ignorance discrète et respectueuse. Nous étions comme des néants devant ta majesté invisible, à qui nous donnions le ciel pour dais et la terre pour escabeau. Mais maintenant, te voilà détrôné et brisé. Ton nom, si longtemps le dernier mot du savant, la sanction du juge, la force du prince, l’espoir du pauvre, le refuge du coupable repentant, eh bien ! ce nom incommunicable, désormais voué au mépris et à l’anathème, sera conspué parmi les hommes ! Car Dieu, c’est sottise et lâcheté, Dieu, c’est hypocrisie et mensonge ; Dieu, c’est tyran-