Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Grand Servant d’Armes, appuyant la pointe de son épée sur le cœur du récipiendaire et lui parlant d’un ton de menace. — Je ne suis point ici pour t’empêcher d’accomplir tes desseins, mais pour t’avertir que si, après avoir fait le premier pas, tu recules, alors tu es perdu. Choisis, d’avancer ou de reculer !

S’il hésite, on le renvoie.

Dans le cas contraire, on lui remet sur la tête l’épais voile noir, et on l’introduit.

L’Introducteur. — Illustres Chevaliers, j’ose vous supplier d’admettre dans votre sein ce candidat qui, par la pratique des vertus, par la stricte observance de ses devoirs envers l’Ordre et par ses actions tendant au bien, mérite votre attention ; discret, et fidèle à remplir les obligations qu’il a contractées précédemment, il réclame de vous cette insigne faveur.

Le Grand Maître, à l’introducteur. — Tu n’ignores pas, Chevalier mon Frère, que nous ne pouvons admettre à nos derniers mystères que ceux que l’intégrité, la réputation intacte et la probité la plus épurée placent au-dessus du vulgaire ; que ceux que la fidélité, le zèle, la fermeté mettent au-dessus de toute crainte ; enfin, que ceux qui, dégagés de tous préjugés, sont susceptibles d’adopter les principes philosophiques, et dont le génie, s’élevant au-dessus des sens, peut atteindre à la découverte des vrais principes et percer le voile sombre qui dérobe aux mortels les secrets de la nature… En un mot, si tu connais assez cet aspirant pour répondre de lui, nous consentons à lui faire subir nos rigoureuses épreuves ; mais si tu n’es pas sûr de lui, ne l’expose pas à de si grands dangers.

L’Introducteur. — Je réponds de lui comme de moi-même.

Le Grand Maître. — Puisqu’il en est ainsi, Grands Juges, assurez-vous si les suffrages sont en sa faveur.