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donc toutes les forces de ton âme : tu ne dois compter que sur elles !

Lentement, il se dirige vers le caveau et y descend. Le récipiendaire, conduit par le Chevalier Introducteur, le suit.

Pendant le petit discours de la Chambre Noire, le pseudo-cadavre s’est replacé dans son cercueil. Quand le récipiendaire, le président et l’introducteur sont arrivés au sépulcre, il se dresse de nouveau sur son séant et dit de la même voix grave et forte que tout à l’heure : — Toi qui viens ici troubler mon repos, redoute ma colère !… Que demandes-tu ?

Le récipiendaire. — Je demande à passer outre.

Le mort. — Tremble, téméraire ! Tu cours à ta perte si ton cœur n’est pas sincère !…

Le récipiendaire. — Je demande à passer outre.

À ces mots, un grand bruit se fait entendre au dehors, c’est un fracas épouvantable ; le mort se recouche dans son cercueil.

Le Grand Maître (c’est le titre que porte le président de l’Aréopage), s’adressant au récipiendaire. — Puisque tu veux passer outre et que ta témérité te pousse à braver une colère amassée depuis tant de siècles, suis-moi !

Il s’avance majestueusement vers le tombeau, fléchit le genou devant la tête couronnée de laurier, et dit : — Imite-moi.

Le récipiendaire se met à genoux.

Le Grand Maître. — Jusqu’ici tu n’as vu, dans la Maçonnerie, que des emblèmes ; il faut y voir maintenant des réalités… Es-tu décidé à fouler aux pieds les préjugés auxquels tu as été asservi et à obéir sans réserve à tout ce qui te sera prescrit par l’Ordre pour le bonheur de l’humanité ?

Le récipiendaire. — Oui.