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Le flambeau placé entre les deux cornes représente l’intelligence équilibrante ; la tête du bouc, tête synthétique qui réunit quelques caractères du chien, du taureau et de l’âne, représente la responsabilité de la matière seule et l’expiation qui dans les corps doit punir seulement les fautes corporelles. Si les mains sont humaines, c’est pour montrer la sainteté du travail ; si elles font le signe de l’ésotérisme (doctrine secrète réservée aux seuls initiés de certaines écoles philosophiques de l’antiquité), c’est uniquement pour recommander le mystère. Que peut-on trouver d’indécent à cette figure emblématique de la nature ? Serait-ce le caducée ? Vraiment, mais ce serait avouer alors que l’on cherche le mal dans ce qui est le bien ; car le caducée, comme il est ici placé, symbolise l’immortalité de l’espèce humaine. Reprocherait-on au Baphomet d’avoir des seins de femme ? Mais cela prouve qu’il ne porte de l’humanité que les signes de la maternité et ceux du travail, c’est-à-dire les signes rédempteurs. Sur son front brille l’Étoile Flamboyante ; on sait quelle est sa signification mystique ; cette signification est admirable. Enfin, incriminera-t-on cette figure divine à raison de ses grandes ailes déployées ? Mais ce sont les ailes d’un archange.

Le fait est que le Baphomet est une représentation diabolique des plus caractérisées.

C’est par cette exécrable exhibition que se termine la séance, et, le Baphomet étant proclamé un symbole sacré de la nature, on lance l’anathème à qui a osé condamner ses adorateurs, c’est-à-dire à l’Église.

Dites ce que vous voudrez, lecteurs ; mais, si vous ne pensez pas que tout cela est du satanisme pur, que faudra-t-il de plus pour vous convaincre ?