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Dans le grade de Chevalier du Serpent d’Airain, 25e degré, on explique, à la mode maçonnique, le fait raconté par la Bible. C’est l’Ange de Lumière, dont le serpent est un des emblèmes, qui a guéri les Hébreux dans le désert ; Éblis a eu pitié des Israélites, d’abord à raison des sacrifices au veau d’or, symbole de la nature, ensuite parce que dans le nombre se trouvaient beaucoup de descendants de Caïn. Le serpent disposé en cercle, la gueule mordant la queue, figure l’éternité de l’univers. Placé sur une croix, comme il fut dans le désert, le serpent représente le vrai sauveur du genre humain, qu’il guérit de ses blessures ; le Sinaï est son Golgotha, et c’est là le vrai calvaire glorieux. Les hommes que le serpent d’airain crucifié guérissait avaient été mordus par des monstres ailés ; ces monstres sont la tyrannie, l’intolérance et la superstition, et il faut les détruire. D’autre part, c’est parce que l’univers est éternel que les Maçons disent : « le Grand Architecte », et non : « le Créateur » ; il y a eu organisation et non création. Qui a organisé ? Qui honore-t-on dans les Loges et les Chapitres ? Est-ce Adonaï ? Mais, même en ne consultant que la Bible où sont accumulés les aveux, nous voyons Adonaï sans cesse occupé à persécuter l’humanité ; il la chasse de l’Éden, il la voue à la mort, il la noie, il la brûle, il déchaîne sur elle les crocodiles et les monstres ailés. L’Ange de Lumière, au contraire, vient constamment en aide au genre humain : ce sont ses propres enfants, puisque Caïn n’est pas le fils d’Adam, ce sont les descendants du premier homme engendré qui instruisent, améliorent, perfectionnent les descendants du premier homme pétri, qui leur rendent la vie possible et heureuse en inventant l’art de travailler les métaux, l’art de tisser, l’art d’édifier des maisons, l’art d’écrire, etc. Donc, le Grand Architecte de l’Univers, en l’honneur de qui