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matériel des outils dont vous êtes porteur ; vous savez qu’il ne s’agit point ici de la Maçonnerie pratique, mais bien de la décoration d’un temple symbolique. Je veux parler de l’homme moral. La règle nous enseigne que nous devons être justes, droits, équitables, dans nos relations avec nos semblables ; le compas est l’emblème de la sagesse, de la prudence et de la circonspection… Nous allons, mon Frère, esquisser aussi brièvement que nous le pourrons, ce deuxième cartouche que vous venez de lire… L’Architecture, le plus noble des arts manuels, est une science de laquelle les sages de l’antiquité se sont servis pour exprimer la beauté et la grandeur. Ces sages furent nos illustres prédécesseurs ; ils nous ont transmis ce nom de Maçons dont nous nous honorons… Ces vaillants ouvriers de la première heure sont peu connus. Les villes fondées par eux ont disparu ; le temps n’a pas respecté les œuvres colossales de leur génie, mais quelques-uns de leurs monuments sont restés debout, attestant leurs travaux gigantesques. Si le nom des plus illustres entre ces maîtres est resté ignoré, la tradition et l’histoire ont pu néanmoins en sauver quelques-uns de l’oubli… Le premier, c’est Caïn, qui bâtit une ville qu’il appela Enoch ; vient ensuite Noé, qui construisit l’arche où il se retira pendant le déluge ; puis, Phaleg, qui éleva la tour de Babel ; Nemrod, qui jeta les fondements de Babylone ; après, c’est notre maître Hiram, qui bâtit le Temple de Salomon ; dans l’Asie-Mineure, c’est Pythéus, qui construisit le Temple de Minerve à Priène ; en Crête, c’est Dédale qui bâtit le fameux labyrinthe ; plus tard, chez les Romains, le plus célèbre fut Vitruve… Les architectes qui bâtirent les villes fameuses de Thèbes et de Memphis nous sont inconnus, ainsi que ceux qui illustrèrent l’éclatante et glorieuse période de l’art grec ; inconnus aussi, les