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Voyez-vous la tête d’un bon paysan ou d’un honnête détaillant en mercerie, à qui le Vénérable propose de prendre possession du monde externe, à qui il parle du moi et du non-moi et des milieux ambiants ?… Si la Franc-Maçonnerie avait pour but l’instruction réelle de ses adeptes, elle les conduirait, entre deux initiations, aux cours de nos Facultés. Mais non, toutes ses séances sont consacrées à la chicane et à la politique. C’est seulement lorsqu’un Frère passe d’un grade à un autre qu’on lui débite pompeusement de ridicules fadaises en lui déclarant qu’on l’élève aux plus hautes connaissances humaines. Si le Vénérable ne réussit qu’à faire rire l’homme instruit, par contre il éblouit l’ignorant ; — qu’on me permette le mot, — il l’épate. Et l’imbécile sort de sa Loge avec la conviction que la Franc-Maçonnerie recèle toutes les sciences.

Poursuivons.

Le Vénérable, au récipiendaire. — Donnez-moi le signe d’Apprenti.

Le récipiendaire exécute la momerie demandée.

Le Vénérable, après un coup de maillet. — Frère Expert, faites faire au candidat son second voyage ; remettez-lui une règle et un compas.

On fait faire au récipiendaire le tour de la Loge en passant par le Nord et en revenant par le Sud ; on lui fait remarquer l’écusson où sont inscrits les noms de quatre ordres d’architecture, et on le ramène à l’Occident entre les deux colonnes.

Le 1er Surveillant, après un coup de maillet. — Vénérable, le second voyage de l’Apprenti est terminé.

Le récipiendaire est ramené à sa place.

Le Vénérable. — Mon Frère, ce voyage représente la deuxième année ou plutôt la seconde époque des études de l’initié ; sa synthèse est l’action générale de l’art sur la société… Je ne vous parlerai plus de l’usage