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des secrets des quatorze grades qui viennent de leur être conférés d’un seul coup ; et, comme il n’est pas possible qu’ils arrivent, même avec la meilleure volonté du monde, à se les rappeler immédiatement, on ne les oblige pas à aller se faire reconnaître par les Surveillants, c’est-à-dire par les Grands Gardiens.

Le Très Sage, après la communication de cette inépuisable provision de secrets. — Chevaliers d’Orient et d’Occident, mes Frères, nous allons vous laisser à vos méditations, descendez dans votre conscience et préparez votre esprit à l’imposante cérémonie dont vous allez être l’objet.

Coup de maillet du Très Sage. Tout le monde (sauf les récipiendaires) s’en va, sur la pointe des pieds, d’un air très mystérieux. Si des Frères ayant passé par les quatorze premiers grades capitulaires sont désignés pour être promus Rose-Croix, c’est alors qu’on les adjoint, dans la Chambre Verte, aux nouveaux Chevaliers d’Orient et d’Occident. — Les récipiendaires demeurent seuls dans la Chambre Verte, un Maître de Cérémonies se tient à la porte pour les empêcher de sortir avant le moment voulu.

Pendant que les récipiendaires descendent dans leur conscience, les Rose-Croix descendent prendre un bock à la salle de réfection, et, une fois désaltérés, ils se rendent à la Chambre Noire.

Le pavé de cet appartement est en mosaïque à rhombes alternativement blancs et noirs. Devant l’estrade de l’Orient sont des ruines, des colonnes brisées, de vieux outils abandonnés. Les tentures de la chambre sont noires, parsemées de larmes d’argent ; le plafond est peint en noir. L’appartement est éclairé par trente-trois lumières portées sur trois chandeliers à onze branches ; chaque lumière est enfermée dans un tube en fer-blanc, qui ne laisse de jour que par l’espace