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limitée au seul Orient, se trouve répandue dans tout le monde civilisé, la Maçonnerie réunit les deux races en un seul faisceau et fonde le 17e degré, celui de Chevalier d’Orient et d’Occident. Elle abandonna alors le judaïsme et entre dans la deuxième phase, la période religieuse avec toutes les manifestations du culte matériel ; nous aurons à nous en occuper tout à l’heure.

Vénérables Maîtres, mes Frères, nous allons passer successivement en revue les dix-sept premiers degrés. Prêtez-moi donc, je vous prie, toute votre attention.

1er  dégré : Apprenti.

L’Apprenti n’est accepté dans la Maçonnerie que comme un homme de bonne volonté. Dans la maçonnerie pratique du moyen-âge, il était le serviteur des Maîtres. Il voyait, il apprenait. Silencieux dans le chantier du travail, il suivait l’œuvre des Maîtres, il portait les matériaux, se soumettait et obéissait. Docile à la voix de ses supérieurs, esclave d’un serment, ignorant les secrets de l’art et de la sagesse, il attendait la récompense due au zèle qu’il montrait. Comme droit pourtant, il avait celui de choisir le chef de l’atelier sur la liste des plus dignes, dressée par les Maîtres eux-mêmes.

L’apprentissage était donc une épreuve de docilité et de soumission.

Lorsque l’institution maçonnique devint une corporation régulière, l’Apprenti eut alors à franchir le péril des épreuves physiques. La Maçonnerie actuelle a conservé quelques-unes de ces épreuves comme un moyen traditionnel de frapper l’imagination des adeptes en leur laissant entrevoir que le chemin de la sagesse est plein d’aspérités et que la science est un arbre dont on n’atteint le sommet qu’après avoir vaincu les passions.