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Voici le serment que prête Zorobabel en récompense de tant de bienfaits :

« Je promets et jure, sous les mêmes obligations que j’ai déjà contractées dans les différents grades de la Maçonnerie, de ne jamais révéler le secret des Chevaliers de l’Orient ou Maçons Libres à aucun Frère d’un grade inférieur, ni à aucun Profane, sous peine de subir la captivité la plus dure ; que mes fers ne puissent jamais être brisés, que mon corps de parjure exécrable soit livré aux bêtes féroces, que la foudre me réduise en poussière, et que mon châtiment serve d’exemple aux indiscrets ! Ainsi soit-il. »

Après avoir communiqué au récipiendaire les secrets du grade, le président, qui ne s’appelle plus Cyrus tout à coup, mais simplement le Très Illustre Maître, déclame à Zorobabel un petit boniment sur l’Apocalypse et sur les croisades. Les deux Surveillants, qui, pendant sa détention dans la tour en carton peint, se sont affublés de longues robes blanches avec ceintures rouges, viennent l’embrasser à pleine bouche, le coiffent d’une couronne en papier doré et l’appellent « Respectable Vieillard. »

Ce n’est pas fini. Le récipiendaire, sans s’en douter, vient de conquérir encore un grade, celui de Prince de Jérusalem ; mais il lui reste à devenir Chevalier d’Orient et d’Occident.

« — Respectable Vieillard, lui dit le Très Illustre Maître, nous allons vous montrer quelque chose de surprenant ».

Et, après qu’on a fait faire à Nigaudinos… pardon, à Zorobabel, sept fois le tour d’un tapis heptagone, on enlève le rideau qui cachait le transparent lumineux de la Salle d’Occident.

Tout le monde tombe à genoux, en criant : Abaddon !

D’un ton doctoral, le Très Illustre Maître dit :