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Salomon, levant son poignard. — Nékam ! Nekar !

L’Intime fait avancer le récipiendaire à l’autel par trois grands pas précipités ; au troisième, il s’incline, met un genou en terre, pose la tête coupée et le poignard sur l’autel et reste agenouillé.

Salomon. — Malheureux ! Qu’avez-vous fait ?… Je ne vous avais pas dit de le tuer !…

Tous les assistants, mettant un genou en terre. — Grâce pour lui, Très Sage ! C’est le zèle qui l’a emporté ; grâce ! grâce !

Salomon. — Que grâce lui soit accordée, comme vous le désirez, Respectables Frères !… Levez-vous et concourez avec moi à récompenser le dévouement et la fermeté de ce Frère (tous les assistants se lèvent)… Et vous, mon Frère, levez-vous aussi (le récipiendaire obéit), et apprenez que tout ce que vous venez de faire est une image des obligations que vous contractez aujourd’hui… Vous allez remplacer un des neuf Maîtres que Salomon jugea assez parfaits pour leur confier la poursuite des assassins d’Hiram… Quoique tous fussent animés d’une même ardeur, cependant il est à croire que nul n’aurait pu découvrir la retraite des meurtriers, si un inconnu ne l’eût indiquée à Salomon. Le roi y envoya sans délai les neuf zélés Maîtres, et l’un d’eux, étant entré précipitamment dans la caverne, n’eut pas plutôt vu Abibala, qu’il lui porta au cœur un coup de poignard, dont le traître tomba mort sur place… Venez, maintenant, mon Frère, recevoir la récompense due à votre zèle… (Lui donnant le tablier du grade :) Ce tablier marque le deuil que tous les Élus portent en mémoire de la mort d’Hiram et vous fait connaître le chagrin qu’en doit avoir tout bon Maçon… (Lui donnant une paire de gants :) Ces gants vous apprennent que l’innocence seule a du chagrin sans remords.

Le Très Sage communique ensuite au récipiendaire