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Il frappe un coup de maillet. Puis, prenant de la main droite le poignard qui est sur l’autel, il l’élève à la hauteur de l’épaule gauche, serrant le poing, comme s’il s’apprêtait à frapper. Tous les assistants saisissent alors le poignard et font le geste de s’en frapper à la hauteur de l’estomac ; puis chacun remet son poignard au fourreau. Nouveau coup de maillet de Salomon ; tout le monde s’assied.

Salomon. — Très Respectables Frères, vous savez avec quelle douleur j’ai appris la perte du grand homme que j’avais commis à la direction de nos ouvrages. En vain, j’ai tout mis en œuvre pour découvrir les scélérats qui l’ont assassiné. Tout doit nous porter à la vengeance ; le Roi de Tyr vient ici la réclamer. Je lui laisse le soin de vous inspirer de justes sentiments qui vous animent pour venger la mort funeste d’un homme qui était l’âme de nos travaux.

Le Roi de Tyr descend de son trône, vient auprès du Tableau étalé par terre, tire son grand poignard et montre avec la pointe le petit mannequin d’enfant.

Le Roi de Tyr. — Voilà, mes Frères, le gage sacré que vous a laissé ce grand homme. Il doit s’attendre à ce que, si sa mémoire vous est chère, les cris de cet enfant, ses larmes et ses prières vous toucheront. Il vous demande vengeance de la mort de son père, qui était votre compagnon et votre ami. Unissons donc nos efforts pour découvrir les assassins ou tout au moins celui d’entre eux qui a porté le coup mortel ; que la trahison soit châtiée ! que le crime soit puni !

Chacun se lève, tire son poignard du fourreau, le place dans la main gauche tendue en avant, et pose la main droite au-dessus comme pour prêter serment.

Tous, à la fois. — Nekam ! Nekar !

Le Roi de Tyr remonte à l’autel ; tout le monde se rassied, et les poignards rentrent au fourreau.