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métal fondu se précipitent dans le bassin immense qui doit être le moule de la Mer d’airain. Mais ce moule trop chargé se déchire, et le liquide de feu ruisselle de tous côté… Hiram croit que l’action du feu vitrifie le sable, et pour l’arrêter il dirige une colonne d’eau sur la base des contre-forts du moule… L’eau et le feu se mêlent pour se combattre ; l’eau brûlante n’est plus qu’une vapeur qui se dégage de l’étreinte du feu en faisant jaillir dans les airs le métal fondu, et cette pluie retombe sur la multitude innombrable accourue pour voir ce spectacle et sème partout l’épouvante et la mort.

Le grand artisan déshonoré cherche autour de lui et ne retrouve plus son fidèle Benoni. Dans sa douleur, il l’accuse, et ne sait pas que le pauvre enfant a péri victime de son dévouement en essayant encore de prévenir cette grande catastrophe après le refus de Salomon d’étendre son sceptre pour tout arrêter…

Hiram n’a pas quitté le théâtre de sa défaite et de sa honte. Accablé par la douleur, il ne prend pas garde que cette mer d’airain fondu que la vapeur a soulevée tout entière, et qui est encore agitée jusque dans ses profondeurs, peut à chaque instant l’engloutir. Il ne songe qu’à la Reine de Saba qui est là, qui se préparait à saluer un grand triomphe et qui n’a vu qu’un grand désastre…

Tout à coup, il entend une voix étrange et formidable qui sort du fond de l’abîme de feu et qui l’appelle trois fois : « Hiram ! Hiram ! Hiram ! » Il lève les yeux, et il voit au milieu du feu une forme humaine, mais bien plus grande que les hommes qui vivent sur la terre… L’être surhumain s’avance vers lui en disant : « Viens, mon fils, viens sans crainte ; j’ai soufflé sur toi, et tu peux respirer dans la flamme »… Enveloppé de feu, Hiram trouve, dans l’élément où un